Pour aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’habiter à San Francisco. A vrai dire, c’est comme si j’y avais vécu pendant cinq ans avec les soeurs Halliwell (la série télévisée Charmed, ça vous dit quelque chose ?) et San Francisco a toujours été en haut de ma liste des villes où je voudrais vivre. Je ne voulais pas juste visiter San Francisco. Je voulais y habiter toute ma vie. Quand j’étais plus jeune (et toujours!), j’adorais ma petite ville natale mais je n’avais pas vraiment l’impression d’être chez moi. Quelque chose manquait et à mon avis, c’était San Francisco. Avec l’explosion de la bulle Internet et des nouvelles technologies, j’ai pensé que travailler là bas devait être top aussi. San Francisco ressemblait beaucoup à la Ruée vers l’Or pour moi.
Cependant, pour de quelconques raisons, je n’avais jamais eu l’opportunité d’y aller avant le mois dernier. C’était comme si j’avais gardé ce voyage dans mon coeur pour ne pas être déçue le jour où je pourrais y aller. C’était comme si San Francisco existait uniquement dans ma tête et n’était pas réel.
Quand je suis allée à Montréal (trois fois), la première chose que j’ai pensé fut : Waw, ça ressemble un peu à un mélange de San Francisco et de New York City. Et je suis tombée amoureuse de Montréal comme j’était déjà amoureuse de New York et de San Francisco où je n’avais jamais mis les pieds mais que je savais que j’allais aimer. Je suis tombée sous le charme des petits cafés, des rues qui montent et descendent, des petites boutiques, des petites maisons. Je suis tombée sous le charme des habitants et de la culture. Après Montréal, je pensais ne pouvoir aimer San Francisco que plus.
Quand je suis allée à Lisbonne (juste pour visiter cette fois-ci), la première chose que j’ai pensé fut : Waw, ça ressemble à un mélange de San Francisco et Rio (ils ont le même Christ). Lisbonne était le petit San Francisco Européen pour moi. J’y étais presque. Les deux villes se ressemblent vraiment beaucoup (du moins dans ma tête) : le Golden Gate Bridge (oui à Lisbonne il y en a un aussi de la même couleur), les rues qui montent beaucoup, le cable car, la même culture artistique, la mer, le soleil. Je suis aussi tombée amoureuse de Lisbonne. J’ai trouvé que la ville dégageait une énergie qui vous fait sentir que tout est possible. Et à nouveau, j’ai pensé que je ne pourrais aimer San Francisco que d’avantage.
En décembre, quand nous avons réservé nos billets pour la Nouvelle Zélande et que nous avons décidé de nous arrêter à San Francisco d’abord, je n’arrivais pas à croire que j’allais ENFIN là bas. La côte Ouest Américaine était à portée de mains. Même dans l’avion je ne pouvais pas réaliser que dans quelques heures j’allais mettre les pieds à San Francisco. La ville que j’avais et où je voudrais retourner dès que je serais partie. Et c’est presque ce qui s’est passé.
On est arrivé le 10 Mars. Bien entendu, comme toujours quand je voyage, j’amène avec moi mon petit nuage au dessus de ma tête. Il ne pleut que rarement en Californie. A vrai dire, il n’a presque pas plu dans les cinq dernières années. Il y avait même une alerte sécheresse. Mais devinez quoi ? Juste quand on est arrivé, et les trois jours qui ont suivi, il a plu ! Et oui ! Tout le monde en Californie était content de voir enfin un peu d’eau. Je ne l’étais pas. Clairement. Comme si je n’avais pas assez d’eau en Normandie, hein ? J’ai d’abord cru que c’était un signe que San Francisco n’était pas faite pour moi mais bon, avoir la pluie c’est un peu comme être à la maison non ?
Un peu agacée mais content d’être là, on a abandonné nos affaires à l’hotel (merci encore à tous ceux qui ont participé à ce très beau cadeau d’anniversaire) et nous sommes aller manger (17h et déjà affamés ! Mais surtout très fatigués — J’ai un peu de mal avec les jet lags). J’étais tellement contente de marcher dans les rues de San Francisco, c’était comme je l’avais imaginé : Monter et descendre, les petites maisons comme dans Charmed… L’hotel était juste à côté des “Painted Ladies”, un ensemble de petites maisons colorées qui représentent très bien l’identité de la ville.
Le matin qui a suivi et pour les jours d’après, on s’est réveillés à 5 heures du matin, laissant beaucoup de temps pour visiter la ville. Le premier jour, encore pluvieux, on a marché jusqu’au centre ville, passant par l’hotel de ville et la place des Nations Unies. Le centre ville et le quartier financier ressemblaient un peu au centre ville de Montréal. Je n’ai pas beaucoup à dire de cette partie de la ville car je n’y ai pas trouvé de grand intérêt si ce n’est de se balader dans la rue. Il y a beaucoup de magasins et de traffic. On peut prendre le cable car aussi (7$ pour un trajet, ils sont fous !).
La chose qui nous a interpellé cependant fut le nombre de sans abri dans le centre ville. Ils essayaient de rester au sec sous les porches devant les magasins. C’est là où San Francisco a commencé à me briser le coeur. On a vu un manager d’un des magasins repousser les sans abris sous la pluie (à 7h alors que le magasin ouvre à 10h).
On a laissé le centre ville pour se diriger vers Chinatown. C’est un assez grand quartier, tout aussi joliment targué. Comme il pleuvait de plus en plus, et qu’Alexis n’avait pas de veste de pluie, on a du retourner dans le centre pour qu’il s’en achète une aussitôt que les magasins furent ouverts. Et on a bien fait ! Il a plu le reste de notre séjour dans la ville.
Depuis Chinatown, on a pris la direction de la Coit Tower. On a traversé la ville, rencontrant des rues toutes aussi jolies les unes que les autres. C’était vraiment comme j’avais imaginé San Francisco. Plein de petites maisons partout. Les montées et descentes ont commencé à me faire mal aux pieds car j’avais mis mes nouvelles chaussures (Oui erreur de débutante !).
La Coit Tower coute environ $6. On a une vue à 360 de la ville. D’ailleurs on a eu de la chance car pour l’heure où on est monté il a fait beau et on a pu voir le soleil !
C’est là que j’ai pu voir pour la première fois le Golden Gate Bridge. Ce pont qui m’est si cher et qui reste le meilleur souvenir que j’ai de la ville. Il est tel qu’il est sur les photos, même sous la pluie, il est magnifique.
On a aussi vu Alcatraz d’en haut, au milieu de la baie. On a aussi vu un jeune homme demander en mariage sa copine. Un employé de la tour qui était là nous a confié que ça arrivait très souvent. Mhmm, moi si quelqu’un avait à me demander en mariage, j’espère que ça ne serait pas là haut. Quitte à être à San Francisco autant faire ça sur le Golden Gate Bridge. C’est pour sur mon spot préféré toutes villes confondues (oui rien que ça !).
On est redescendus pour se rapprocher de la mer. On est alors passés par une rue bien étrange mais très connue dans la ville : la rue Lombard. Pas moyen de la louper sur un plan ! C’est une rue qui zigzague mais alors beaucoup ! On l’a prise en voiture aussi c’était rigolo (cf le magnifique petit van Nemo).
Après avoir encore monté et descendu, on est enfin arrivés au Fisherman’s Wharf. On a marché le long des quais pour arriver près du Fort Mason où un petit ponton nous permet d’admirer la ville et le Golden Gate. Il pleuvait et ventait mais je ne pouvais m’empêcher de fixer les deux. La ville et le pont que j’attendais tant de voir.
Le jour d’après on a décidé qu’il était temps de monter sur le GGB. On avait réservé un tour d’Alcatraz à 15 heures donc on avait pas mal de temps pour y aller. On a pris un Uber pour aller au “Palace of Fine Arts Theater”. Désolée pour les chauffeurs de Taxis en France mais à San Francisco c’est Uber qui dirige. Même les taxis ont changé pour Uber. Ca marche super bien et c’est vraiment pas cher avec Uber Pool. On a pris un Uber de l’aéroport à l’hotel et pour un peu plus d’une demi heure de trajet on a payé que 25$ à deux ! Incroyable dans cette ville où tout est cher.
On a marché le long de la plage pour arriver au magnifique pont. Il est d’une couleur que l’on appelle l’orange international. Non non, je n’ai pas fait une erreur, le Golden Gate Bridge est bien de couleur Orange International. Ils ont choisi cette couleur car ça contrastait bien avec les collines du fond et la couleur bleue du ciel (Mhmm, ça va bien avec le gris aussi !).
Si ça intéresse mes amis designers, voici les codes couleurs du pont :
CMYK: C= Cyan: 0%, M =Magenta: 69%, Y =Yellow: 100%, K = Black: 6%.
Les couleurs les plus proches sont :
PMS 173 (CYMK = 0%, 80%, 94%, 1%), PMS 174 (CYMK 8%, 85%, 100%, 34%), Pantone 180 (CYMK 19.4%, 77.9%, 79.6%, 3.6%)
Le truc rigolo c’est que quand j’ai posé les pieds sur le pont avec le vent qui soufflait par rafales, j’ai été prise de vertiges. Pas de vertiges de peur de tomber, ce qu’il y a sous moi ne me fait pas peur. C’est à regarder le haut de la tour du pont qui est immense qui m’a donné le vertige. J’ai eu peur de la hauteur. J’ai paniqué sans vraiment savoir pourquoi. Je pense que c’était parce que marcher sur ce pont était un peu comme marcher sur la lune pour moi. J’ai même versé une larme. Trop d’émotions à la fois. Je sais que ça peut paraître ridicule car c’est l’un des ponts (le pont?) le plus touristique du monde mais il fut mon rêve pendant si longtemps et là j’étais entrain de le réaliser.
Après le Golden Gate, nous avons pris la direction d’Alcatraz. Il pleuvait tellement que j’ai décidé de ranger mon appareil photo qui prenait la pluie. Je l’avais protégé avec un sac ZipLock mais ça n’était clairement pas suffisant. On a donc pris des photos que de la GoPro. Cependant je prépare un article sur la fameuse prison donc je n’en révèlerais pas plus ici 🙂 Ceci dit, ce fut l’une des meilleures attraction qu’on ait fait à San Francisco.
Le jour qui suivi fut notre dernière journée dans la ville. On devait aller se balader dans le Golden Gate Park mais il pleuvait encore plus que les deux autres journées et je ne me voyais pas du tout traverser le parc sous la pluie donc nous avons décidé de rejoindre l’ami d’Alexis pour préparer nos affaires et faire quelques courses pour le road trip qui a débuté le jour d’après.
En quittant la ville, j’avais le coeur un peu lourd. Avoir la pluie pendant trois jours n’avait pas aidé mais même si j’ai adoré la ville, le pont, Alcatraz, l’ambiance, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée amer sur San Francisco. Je ne me sentais pas en sécurité du tout dans le centre ville à cause du grand nombre de sans abri. On en a vu deux se piquer à un arrêt de bus par exemple… En plein centre ! Je me suis demandée comment ça avait pu arriver. Je pensais que San Francisco était prospère au niveau des emplois et de la qualité de vie. A croire que je n’avais qu’à moitié raison. On a appris que lorsque la bulle Internet a explosé et avec le développement des entreprises de technologies, de la main d’oeuvre qualifiée du monde entier est arrivée pour trouver un emploi dans la Silicon Valley. De plus, ils étaient très bien payés et le loyer leur paraissait correct (surtout avec la conversion en dollar à l’époque). Les loyers dans la ville montèrent alors en flèche, bien plus vite que les salaires de boulot autre que dans l’informatique ou la finance. Ça a obligé beaucoup de personnes à déménager hors de la ville ou à devenir sans abri. Pour donner un exemple, un studio dans la ville coute minimum $2000. La ville a été bien cruelle avec ses habitants et continue de l’être.
Nous sommes retournés à San Francisco à la fin de notre voyage et on a enfin pu voir le soleil sur la ville. Je veux vraiment y retourner pendant l’été pour voir ce que la ville a à offrir lorsqu’il ne pleut pas ! Alors oui, San Francisco je t’aime toujours mais tu as brisé mon coeur.
Leave a reply